literature

Leukos PokeRP - Deception et musique

Deviation Actions

lunahaya's avatar
By
Published:
373 Views

Literature Text

... ... ... biiiip.

Alec raccrocha.

C'était la troisième fois qu'il essayait et rien à faire : elle ne décrochait pas. Elle devait être occupée. Mais depuis combien de temps ? Ce n'était pas la première fois qu'il essayait de la joindre, en vain. Il tapa nerveusement le Pokékit dans son sac, passa ses mains derrière son crâne et se mit à contempler le plafond, étendu sur son lit. Il était dans le dortoir des garçons, à la base Ranger de Silvilla.

- Qu'est-ce que tu peux bien faire, Kori ? demanda-t-il à haute voix.

Il était anxieux. Astrid Olea était passée à la base l'autre jour pour amener un Keunator bébé qui s'était perdu en forêt. Elle en avait profité pour taper la convers' avec Meg et lui expliquer qu'elle avait récemment accordé son badge à une dresseuse peu sûre d'elle mais dont le talent l'avait bluffée. Alec, qui patientait en attendant Lise dans le hall à ce moment-là, avait tout entendu. Il n'était évidemment pas sûr qu'elle parlait de Kori mais le Ranger n'avait pas l'impression qu'il y avait énormément de challengers de passage, et la description collait plutôt bien.

Si c'était bien elle, c’est qu’elle avait obtenu son badge... Et ne le lui avait pas dit. Ce ne serait pas la première fois : le badge de Bourg-en-Pêche, elle l'avait montré en personne à Alec seulement après être arrivée à Silvilla. Mais là... Elle ne répondait pas. Et Alec se souvenait très bien du défi de base : ses parents voulaient qu'elle obtienne deux badges avant qu'elle ne puisse rentrer chez elle. C'était ça ? C'était vraiment ça ? Elle avait fait tout ce chemin seulement pour ça ? Elle n'avait entraîné ses Pokémon que dans cette optique ? Pouvoir rentrer chez elle ? Sans hésitation, sans remords ? Plus Alec y pensait, plus ça l'énervait. Il avait pourtant le sentiment profond que ses aventures à Leukos l'avaient changée, qu'elle avait trouvé une passion dans le dressage des Pokémon. Qu'elle n'était plus... Qu'elle n'était plus la sale gosse gâtée qui avait peur de salir sa robe de boue en s’entraînant. Mais non. Mais non. C'était trop beau. Les gens ne changent pas aussi facilement. Tout ce qu'elle avait fait jusqu'ici, tous les efforts qu’elle avait fournis, c'était dans le seul et unique but de rentrer. De pouvoir s'allonger à nouveau sur son sofa et regarder la télé toute la journée. Comment pouvait-on vivre ainsi ? Comment avait-elle pu… ? Elle l'avait bien dupé, en tout cas.

Le Ranger se redressa d'un bond sur son lit.

- Putain ! s'écria-t-il de rage avant de se lever et d'aller mettre un poing dans le mur, ce qui ne manqua pas de faire sursauter Sylve qui somnolait.

- P-pardon..., dit-il en voyant le regard sévère de son Pokémon.

Il fit face au mur, s'y appuya et souffla longuement.

- À force de faire confiance aux gens... Et partir comme une voleuse...

Sylve observait son dresseur du lit. Elle, elle ne pensait pas que la dresseuse de Pyronille et Doudouvet s'était enfuie. Pourquoi l'aurait-t-elle fait ? Elle avait l'air de bien aimer Leukos. Elle ne comprenait pas pourquoi son dresseur s'énervait autant. L'humaine brune était toujours ici, Sylve le savait.

- Ça ne vaut rien de fréquenter des gens, Sylve. Il te laisse tomber de toute façon.

Le Minidraco émit un gémissement plaintif. Elle n'aimait pas voir son Partenaire déprimé, blessé, surtout qu'elle était sûre que les raisons de sa tristesse n'étaient pas justifiées.

- Je pensais qu'elle s'était intégrée... habituée... Je croyais qu'elle était bien ici, avec nous... Avec... Avec moi.

Il se cogna la tête contre le mur, puis se tourna vers le lit, collant son dos cette fois contre la surface froide. Sylve était étendue dessus et, à côté d'elle, trônait dans une masse de couvertures l'œuf qu'il avait reçu à la pension. Un Pokémon combat. C'est ce qu'avait dit le vieux monsieur. Combat ? Assurément ça changerait de Sylve, qui n'était pas très à l'aise avec le contact. Mais lequel ? Il savait que le Pokémon devait porter les couleurs représentées sur l'œuf : bleu, noir et blanc.

- Je devrais peut-être faire un tour sur le site des Rangers. Il doit s'y trouver les informations combinées des Capstick de tous les membres de la Fédération. Mon œuf doit sûrement y être répertorié, non ? fit-il à l’adresse de son Pokémon.

Sylve, qui avait reposé sa tête sur le lit, agita sa queue pour signaler qu’elle l’écoutait, même si elle somnolait à nouveau à moitié.

Rhalala…, souffla Alec en se décollant du mur. J’vais faire un tour, Sylve. Bouge pas d’ici et surveille l’œuf, demanda-t-il à son Pokémon avant de s’éclipser rapidement.

Il descendit l’escalier qui le mena au rez-de-chaussée de la base. Astrid, la réceptionniste et secrétaire, n’était pas à l’accueil. Le Ranger passa devant le guichet, puis traversa les doubles portes coulissantes vitrées et s’éloigna à pas rapides dans la forêt.

Alec errait sans but entre les branchages et les feuilles mouillées de rosée, il enjambait les racines des arbres noueux qui élevaient haut dans le ciel leurs cimes et progressait ainsi au plus profond des bois. Il avait la tête baissée, la mine sombre. Il espérait retrouver un peu de sérénité seul dans la nature. Il adorait les bruits discrets et apaisants qui lui parvenaient de tous côtés. Il arriva au pied d’un grand chêne : ses branches étaient bien placées, il serait facile à escalader. Le rouquin s’y attela et se hissa rapidement en hauteur. Il s’assit sur une branche à califourchon et colla son dos contre le tronc. La vue qu’il avait sur la forêt était sublime. Il posa un regard mélancolique sur l’étendue de verdure qu’il protégeait depuis presque deux ans déjà. Deux ans passés chaque jour, - ou presque -, dans ces bois, à sauver tel Pokémon, à en relocaliser tel autre. Deux ans de sa vie. Son regard s’embruma et il baissa la tête. Pourquoi avait-il signé, déjà ? D’aventures. C’est d’aventures qu’il avait envie. Il voulait voyager, il voulait découvrir. Sûr, sur ces deux ans, il n’avait pas fait que surveiller Silvilla : Mercatopolis, Pastorelle, Griseroche… Il avait voyagé, dans une certaine mesure, mais il était toujours ancré à ce point d’attache : la Base Ranger de Silvilla. Seuls les Top Rangers avaient le droit de mener leurs propres missions aux quatre coins du continent. Mais il était encore loin d’atteindre cet objectif. Et si… Et s’il retournait à Lacomire ? Mais pour quoi faire ? Reprendre le restaurant de son père ? Ce dernier n’avait pas besoin de lui et, même si Alec appréciait la bonne cuisine, ça n’avait jamais été sa vocation première.

Kori.

Cette pensée se forma soudainement dans son esprit, tout comme elle en avait disparu quelques heures plus tôt. Il repensa aux derniers contacts qu’il avait eus avec elle : son appel téléphonique à son retour à Silvilla, le cours d’élevage à la Pension de Pastorelle... Oui, ça faisait à peu près un mois qu’il ne l’avait pas vue.

Il voulait chasser cette pensée, s’en affranchir. Il glissa sa main dans le sac qui était accroché à sa ceinture et en sortit sa fidèle flûte de Pan. Il la porta à ses lèvres et, doucement, un son fluide et pur en sortit. Ces airs avaient l’habitude d’apaiser son tempérament de feu et c’était justement ce dont il avait besoin à l’instant : un break, juste un instant pendant lequel il s’arrêterait de penser. Il ferma les yeux. La mélodie se faisait porter par le vent qui, au passage, lui balayait les cheveux. Son atébas flottait au gré des mouvements de l’air, qui était d’ailleurs un peu frais mais doux. Il aurait pu rester des heures dans cette forêt à jouer sans s’arrêter.

Le Ranger ne s’aventurait que très rarement dans le bois sans son Pokémon Partenaire. Il est vrai que le danger pouvait frapper à n’importe quel moment et que, sans Partenaire, il était bien démuni. Mais qu’importe. Il ne redoutait pas les éventuelles menaces sauvages. Et puis il était bien trop concentré sur le son de sa flûte.

Makoto.
Il se souvint qu’il avait joué un air en sa présence. Taiki et Pan. Que devenaient-ils, eux ? S’il n’avait que peu de nouvelles de Kori, ce n’était rien par rapport à ses autres « amis ». Décidément, il n’était pas le genre de gars à garder contact. Était-ce sa faute ? Aurait-il dû appeler davantage ? Il… Il n’en était pas sûr. Et il se voyait mal déranger quelqu’un sans avoir rien de précis à lui dire.

Et cet œuf qu’il avait récupéré à la Pension ? Pas sûr qu’il sache s’en occuper. Il n’avait encore révélé à aucun Ranger sa trouvaille et, par chance, personne n’était tombé dessus. Une pensée le traversa soudain : il avait abandonné Sylve avec l’œuf au milieu du dortoir… Les autres travaillaient ou étaient en perm’, et le rouquin savait qu’ils ne rentreraient pas avant la nuit tombée, si jamais ils rentraient. Mais ce n’était peut-être tout de même pas la meilleure chose à faire de le laisser au milieu du jeu de quilles.

Illumis.
Il écarta soudainement la flûte de ses lèvres, rouvrit les yeux et porta son regard sur le lointain. Kori habitait à Illumis. C’est ce qu’elle lui avait dit. Elle habitait à Kalos. C’était loin de Leukos, Kalos ? Le Ranger n’en avait pas la moindre idée. Il pourrait peut-être… Mais… Non. Si elle était partie, ce n’était certainement pas pour qu’un de ses « pseudo-amis » lui courent après. Elle était partie parce qu’elle ne voulait plus rien à voir avec eux. Simplement. Du moins c’est ce que le Ranger se disait. Mais était-elle vraiment partie ? Le rouquin n’en savait fichtre rien, mais il en était persuadé. Persuadé. C’était peut-être moins douloureux ainsi, quelque part.

Amy.

Douloureux… Ce jour-là, au bord du lac de Lacomire. Ce jour-là… Le Capstick.

Il porta à nouveau l’instrument à ses lèvres et ferma les yeux. Non. Il était là pour se calmer. Pour s’évader. Pour ne plus réfléchir. Ne plus réfléchir.

 

À quelques mètres de là, en contrebas, caché derrière un tronc, un garçon aux cheveux blonds souriait. Il se tenait debout, les bras croisés, et écoutait avec un certain plaisir la mélodie qui parvenait à ses oreilles. Son ami était blessé. Il n’avait pas besoin de le demander, le son qu’il entendait lui transmettait déjà toutes les informations dont il aurait pu s’enquérir.

Après quelques minutes, il se décolla de l’arbre et s’éloigna à pas feutrés. Aussi discrètement qu’il était arrivé.

:iconleukospokerp::iconleukospokerp::iconleukospokerp:

Petit texte sur un moment de la vie d'Alec !

Corentine Dellecord © Dilkem
Makoto Inoue © A-nako
Alec Evans © lunahaya
LeukosPokeRP © Dilkem & lunahaya
Pokémon © Nintendo, Game Freak
© 2015 - 2024 lunahaya
Comments3
Join the community to add your comment. Already a deviant? Log In
Dilkem's avatar
D'aw Alec tout triste ;w;